Balade avec... Patrick Larinier

En quittant la région parisienne pour s’installer à Paimpol, Patrick Larinier change radicalement de cadre de vie. Dans ce nouvel environnement, va naître un engagement profond pour la protection de la nature. Il nous emmène sur les sentiers qu’il arpente chaque jour en tant que bénévole (hyper)actif de l’association Bretagne Vivante. Cap sur la réserve Paule-Lapicque, à Ploubazlanec.

Au détour de la rue qui mène au parking de la plage de Launay, point de départ des sentiers de la réserve, la mer, majestueuse, et une constellation de formations rocheuses se dévoilent soudainement. Le soleil est de la partie, notre destination se trouve à seulement quelques encâblures, et Patrick Larinier nous y attend. « Mon endroit préféré de la réserve, c’est le Bois Huitel. C’est le plus difficile d’accès, donc le plus tranquille. Mais le sentier de l’Argiope est celui où se concentrent la plupart de nos projets. » 

En pénétrant dans la réserve, c’est le chant presque assourdissant de centaines d’oiseaux qui attire notre attention. « Lorsque je me suis installé à Paimpol, un rouge-gorge m’a tenu compagnie chaque jour, sur ma terrasse, à l’heure du café. C’est un peu grâce à lui que j’ai réalisé que la nature devait être préservée », raconte Patrick Larinier. Puis s’ensuit une seconde rencontre, décisive, avec Bretagne Vivante, association de protection de la biodiversité pour laquelle il s’engage activement jusqu’à devenir vice-président en Côtes d’Armor et secrétaire de l’antenne du Trégor-Goëlo.

Bientôt un jardin-forêt

« Depuis décembre dernier, la réserve est labellisée Regain de biodiversité, puisque nous avons de nombreux projets en lien avec le retour de la biodiversité ordinaire », nous explique notre guide, qui nous mène alors devant un « jardin des plantes usuelles », dans lequel sauge officinale, pissenlit, ou encore nombril de Vénus, hysope, et autres aromates sont cultivés par les bénévoles. Puis nous passons devant une mare où s’épanouissent plantes, grenouilles et autres tritons, avant de rejoindre la petite parcelle où prendra bientôt forme un projet de jardin-forêt. « C’est un outil extraordinaire qui permettra à la fois de nourrir l’humain, de stocker du carbone et de procurer un abri à de nombreuses espèces », nous explique Patrick, qui suit sur son temps libre une formation d’initiation aux bases de l’écologie. 

Depuis le sentier, nous bifurquons par la maison de Paule Lapicque, devenue un « écologîte » avec panneaux solaires, toilettes sèches et isolation en laine de mouton. Plus bas, la Maison de la réserve, avec ses grandes baies vitrées, offre une vue imprenable sur l’anse de Launay et les circonvolutions du GR34. A l’intérieur, on s’attarde sur l’exposition permanente sur Paule Lapicque, militante dès les années 70 de l’agriculture biologique, qui a légué la réserve et ses bâtiments à Bretagne Vivante, tandis que des bénévoles travaillent sur une exposition temporaire sur les oiseaux migrateurs, visible dès cet été alors que reprendront animations et autres opérations de sensibilisation. « Nous avons plein de projets, mais nous manquons cruellement de bénévoles qui s’engagent sur la durée », nous alerte notre guide. La balade touche à sa fin. Patrick Larinier nous fait discrètement remarquer que, juste là, perché sur une branche, un rouge-gorge nous tient compagnie. 

La réserve offre trois opportunités de balades, au cœur d'espaces naturels préservés. 

Le sentier de l'Argiope, de 2 km environ, est idéal pour découvrir les projets de Bretagne Vivante au sein de la réserve, notamment les actions menées dans le cadre du label "Regain de biodiversité". Un livret d'interprétation, disponible à la Maison de la réserve, permet d'en apprendre plus sur la biodiversité du site. 

Le second circuit, nommé "Sentier du bois Huitel", est le plus spectaculaire. Il propose 1,5 km de balade entre bois et landes et offre un panorama inédit sur la baie de Launay. Attention, l'itinéraire est classé difficile en raison de dénivelés importants.

Enfin, le troisième circuit dit "de la Trinité, d'accessibilité plus facile, offre un itinéraire de 4 km entre fourrés, landes et pelouses maritimes, avec là-encore un beau panorama sur la mer.