Retrouvez chaque jour un billet de l'incroyable odyssée de l'irréductible Guirec Soudée
Neptune à l'écoute
Hier dans l’après-midi,
Mon ami de formation maritime Romain Jouan, aujourd’hui patron de pêche du chalutier Neptune III ( ndlr : Dieu de la mer) , s’est retrouvé côte à côte avec Guirec !
L’océan est petit vous ne trouvez pas ? Nous avions échangé récemment sur les dernières positions de Guirec au cas où il irait pêcher dans le même secteur, mais de là à le retrouver au ras de l’eau !
Grâce à Romain, Guirec a récolté de précieuses informations météo concoctées par Maurice en phone patch, juste avant de subir ce fameux coup de vent de sud d’ouest la nuit dernière.Le vent a soufflé à 40 noeuds en rafales et la mer est creuse de plus de 4 mètres.
Guirec en a connu d’autres mais ce n’est pas une raison pour minimiser ces conditions d’accueil hostiles. . . Le savoir dans le froid et l’humidité dans son tambour de machine à laver n’est pas la meilleure nouvelle du jour, même si Romain m’a confirmé que Guirec était serein, conscient et préparé pour ces conditions. Il avait le même ton enjoué et motivé qu’hier avec la Marine Nationale.
Il paraît même qu’il aurait senti une pointe de nostalgie à l’idée que l’expédition touche à sa fin, surtout quand il a appris que la crise sanitaire n’était pas finie !!
Ce n’est pas une raison pour faire demi-tour !! Nous sommes nombreux à l’attendre et il est temps de rentrer au poulailler !
Pour information, à 4h du matin un satellite a capté sa position qui m’est revenue, il se trouvait à 80 milles au NNO de l’île d’Ouessant. Il a donc dérivé de 10 milles nautiques dans le Nord Est dans la nuit. Il doit certainement être sous ancre flottante afin d'améliorer le comportement du bateau face aux vagues et ainsi éviter au maximum de finir en travers et se faire cueillir par la vague suivante.
Pour la date d’arrivée nous sommes dans la même configuration que la semaine dernière, il est IMPOSSIBLE de vous la donner et de jouer encore une fois avec les nerfs de tout le monde.L’essentiel est que Guirec se débrouille du mieux possible à gagner de l’Est.
INFO DE DERNIERE MINUTE : Un avion Beechcraft du service côtier des douanes a repéré Guirec vers 13h aujourd’hui, tout va bien à bord, il se trouvait à la position : 48°40'32.95''N, 007°01'00.81’'W
Super nouvelle !!! Merci encore la Marine, merci Romain, merci tout le monde !
INCROYABLE !!!
La marine nationale a survolé Guirec hier en fin d’après-midi et nous a ramené un enregistrement des plus précieux !!
L’équipage du patrouilleur maritime de type Atlantique 2 était en mission dans le secteur et en a profité pour faire une approche de reconnaissance sur Guirec grâce à la dernière position reçue le matin même.
Ils ont récolté des images qui montrent Guirec en forme et surtout écoutez l’audio !!
Leur échange radio a duré plusieurs minutes et c’est absolument incroyable !
Guirec semble tellement heureux, il faut dire que le pilote trouve les mots particulièrement justes pour l'encourager du plus profond du coeur.
Dans son bref récit, Guirec minimise complètement ce qu’il est entrain de réaliser. Écoutez bien la totalité de l’enregistrement, il donne quelques détails sur la nuit de la tempête, c’est glaçant.
Il s’est retrouvé sur son bateau à l’envers à ne pas pouvoir le redresser apparemment pendant des heures alors que l’eau continuait de s’engouffrer par le hublot.
Il a eu très très chaud !
Je vous laisse profiter de ses paroles et de cette photo rapprochée.
La route est longue pour les jours à venir. La météo va être particulièrement hostile. Il va devoir être très fort.
Merci infiniment à la Marine Nationale, la préfecture maritime et tous les gens de mer et de l’air qui mettent à l’honneur les vraies valeurs de solidarité et de bravoure !
Merci de nous faire déborder d'émotion !
Stop on annule tout
Il n’y aura pas d’arrivée demain !
La mission de ce matin s’est achevée alors que nous étions déjà à 2h de navigation dans l’Ouest de Molène.
Embarqués à bord du canot de sauvetage de la SNSM de Molène, la mission du jour était de retrouver Guirec, dont la position estimée était à portée, afin de le renseigner de la météo qui l’attend à partir de demain soir, et peut-être le prendre en remorque si décision était prise d'éviter un atterrissage trop "rock n’ roll".
En effet s’il se trouvait dans la zone pressentie, il aurait été en difficulté dans la nuit de dimanche à lundi aux abords des plateaux rocheux dans 35 noeuds de vent et une mer bien formée. Il aurait été aussi difficile de le prendre en remorque entre lundi et mercredi.
Mais une fois de plus l’aventure nous rattrape !
Alors que nous échappions au réseau téléphonique nous avons été contacté par radio car un navire de pêche venait de reporter la position réelle de Guirec repéré plus tôt dans la nuit à plus de 80 milles nautiques de là !
Cela signifie que Guirec ne sera pas menacé par les plateaux rocheux demain soir lors du coup de vent. Sa position lointaine lui donne un sursis. . . même s’il s’apprête à essuyer des conditions très sportives jusqu’à au moins mercredi. À priori il a pris connaissance des conditions des prochaines 72h, grâce au capitaine de pêche du « Laura » .
Donc fausse joie pour l’arrivée demain mais meilleure nouvelle pour Guirec : Il continue sa route vers son objectif, nous ne le rattraperons pas cette fois-ci !
Nous ferons un nouveau point à la moindre info qui tombe.
Les prochains jours ne vont pas être faciles pour Guirec, il faut qu’il soit le plus lent possible pour laisser passer le mauvais temps avant de se rapprocher des côtes.
L’aventure c’est l’aventure !
Un énorme merci à tout l'équipage du JEAN CAM, les ROCHER père et fils et leur équipage de la station SNSM de MOLÈNE !
Merci pour l’accueil si chaleureux sur votre bout de caillou paradisiaque.
Mon passage insulaire fût furtif mais riche en émotion, me voilà déjà en route pour le continent en compagnie de Maurice Uguen et Gilles Ponthieux,
À très vite pour la suite de l’ascenseur émotionnel…
La photo c'est cadeau
C’est la première photo sur laquelle on distingue clairement Guirec depuis la tempête du 3 Juillet, date depuis laquelle nous sommes privés de communication avec lui.
Un immense merci au capitaine Gilles Lazard qui, à bord de Bara Ar Anvoriz, accompagné de son collègue de pêche le Bara Pemdez, a pu immortaliser notre aventurier préféré !
C’est un beau cadeau pour fêter aujourd’hui les 100 jours de mer de Guirec.
Vous avez bien entendu, 100 jours ! Et à y regarder de plus près, c’est bien lui, il n’a pas changé . . du moins de loin !
C’est aussi l'occasion de remarquer que les antennes sont toutes en place malgré nos hypothèses. Les dégâts seraient donc dûs essentiellement à l’envahissement d’eau.
Trêve d’hypothèses, pour les explications, attendons le principal intéressé pour qu’il nous les donne lui-même.
En parlant d’attente, elle est insupportable, nous espérons vraiment une nouvelle position rapidement car du mauvais temps pourrait se profiler très bientôt et il est temps que Guirec pointe le bout de son étrave !
Arrivée retardée par les courants...
Ne réservez pas l’hôtel tout de suite !
Guirec a réussi à appeler Maurice Uguen, membre de l’équipe à terre.
Il a emprunté furtivement le téléphone satellite d’un pêcheur sur zone, le temps de prendre la météo et donner sa position.
Ce que nous craignions se confirme, Guirec subit de plein fouet l'effet de dérive due aux courants de marée.
Il a eu beau ramer 16 heures d’affilée hier, il n’aurait avancé que de 15 milles nautiques dans la journée.
Cela remet en question l’estimation de son arrivée dans le week-end. La plus forte probabilité se porterait à présent sur lundi, sauf si la météo fait à nouveau des bonds.
Nous attendons encore beaucoup des prochaines positions.
En d’autres termes, je préfère vous prévenir que la nouvelle fourchette serait de dimanche à mardi, afin que vous ne réserviez pas trop vite votre nuit à Brest !
Guirec était une fois de plus très agité au téléphone, il est très pressé d’arriver, il appréhende que le vent tourne en sa défaveur. Il sait qu’il peut en baver jusqu’au bout.
Rappelez-vous son arrivée le 15 décembre 2018 après son tour du monde par les pôles. Il avait essuyé une ultime tempête au même endroit et avait couché son bateau dans les déferlantes, arrachant au passage son panneau solaire.
Cette zone redoutée est connue pour être en quelques sortes le Cap Horn de l’Europe !
Vous comprendrez donc qu’il m’est impossible pour l’instant de vous donner un timing de l’arrivée, je ne peux que vous conseiller de consulter le blog quotidiennement pour récolter les nouvelles infos.
Pour la citation du jour, elle est de Guirec à Maurice avant de raccrocher le téléphone à la hâte : « Eh Maurice, A plus dans le bus ! »
Je rajouterai celle de Monique : « Le bus pour la maison oui ! »
Affaire à suivre,
Alice et Maurice.
Le premier pêcheur breton !
Guirec a croisé son premier pêcheur breton hier !!
À vrai dire il en a croisé 2 en 24h ! Et oui, il est enfin arrivé sur le plateau continental !
Il paraît qu’il était complètement euphorique, tellement heureux d’entendre un accent familier après des mois entiers à parler aux dorades.
Il n’est plus qu’à 160 milles de l’arrivée; il a parcouru 60 milles en 24h, mais attention ! Arrivée sur le plateau continental cela veut dire que les fonds remontent d’un coup, qu’il va subir à présent les forts courants de marée (nous sommes en vives eaux cette semaine = gros coefficient de marées qui le portent grosso modo 6h vers le nord est et 6h vers le sud ouest. )
La mer va être croisée et sa progression fortement ralentie.
Il va donc arriver comme il est parti, en luttant contre les courants, ce qui va puiser une nouvelle fois dans ses réserves, et l’adrénaline de l’arrivée risque de ne plus l’arrêter.
Il va bientôt croiser l’autoroute des cargos et devra redoubler de vigilance comme un hérisson qui traverse une 4 voies !
Tout cela pour vous dire qu’il n’est plus très loin et que nous pouvons espérer une arrivée le week-end prochain (estimation optimiste) ou alors début de semaine prochaine.
Je suis désolée de ne pas vous offrir une date précise, nous devons étudier sa progression sur les prochaines 48h pour savoir comment il évolue dans ces nouvelles conditions.
Il n’a jamais été aussi proche !
J’attends avec impatience la photo que le pêcheur a prise, la première depuis près de 3 mois !! Dès que je la reçois je vous la partage !
Où et quand ?
Les non nouvelles des derniers jours nous poussent une fois de plus à envisager plusieurs scénarios.
Aujourd’hui est une journée charnière pour localiser Guirec et anticiper son arrivée, voilà pourquoi l’équipage terrestre prend la mer, cap à l’ouest !
Je ne veux pas vous laisser dans le flou mais vous comprenez que l’aventure de Guirec malmènent nos nerfs jusqu’au bout.
Nous devons nous assurer de sa progression et de sa connaissance des conditions météo à venir, car devinez quoi . . . elles ne sont pas bonnes à partir de dimanche soir.
Vous le savez, La pointe finistère est une zone de navigation très compliquée quand la mer commence à froncer les sourcils, la mission de ce samedi est d'aller au devant de ces complications.
Guirec en a vu d’autres bien sûr mais nous parlons ici de sa phase d’atterrissage. (Oui, c’est aussi un terme marin)
Tout cela pour vous dire de vous tenir prêts car potentiellement l'arrivée peut avoir lieu ce dimanche en début d'après midi à Brest, quai Malbert côté digue du port du château.
Attention : Ceci est une hypothèse à forte probabilité mais qui demande absolument une confirmation ce soir !
Nous marchons sur les oeufs de Monique, car nous n’avons pas possibilité d’échanger avec Guirec, tout repose sur ses épaules musclées !
Je m’excuse d’avance pour l’organisation de chacun, sachez que la notre fait des bonds depuis des semaines, mais nous allons tout faire pour que l’évènement soit un moment de partage et d’émotion pour Guirec et tous ceux qui l’attendent.
La Région Bretagne et la ville de Brest sont à nos côtés pour rendre cette journée unique !
La réponse à nos questions ce soir
Cap à l'Est ! Enfin !
J’ai reçu cette nuit un email provenant d’un pétrolier, enfin !
Le commandant a pu me donner la position de Guirec, à présent au 48°14.03'N, 016°33.6'W, soit environ 120 milles nautiques à l’est de sa position de dimanche dernier.
Ce n’est pas une grande avancée sur une semaine mais compte tenu des conditions qu’il a rencontrées c’est très bien et surtout dans la bonne direction ! Que d'efforts !
Le commandant a bien voulu répondre à quelques de mes questions. Guirec s’est bien renseigné sur la météo, à propos de celle-ci, elle tourne un peu plus en sa faveur, il va pouvoir avancer les jours prochains. Il devra faire attention à ne pas se laisser embarquer trop sud est quand le vent va fraîchir nord ouest à partir de jeudi, afin de ne pas s’engager dans le Golfe de Gascogne.
Il faisait nuit quand le pétrolier a croisé Guirec, il ne l’a donc pas vu mais il l’a bien identifié sur son écran AIS, c’est l’essentiel !
Guirec a confirmé avoir assez de stock de nourriture pour finir son expédition, Monique peut se calmer sur les réserves d’oeufs parés à décoller. (Et surtout ne lui parlez pas des oeufs brouillés lyophilisés, le sujet est sensible !)
Il peut être confiant sur son arrivée prochaine, l’odeur du beurre salé doit commencer à lui chatouiller les narines !
Préparons les cornemuses !
Ps : photo d’archive février 2021
Déboussolé
La joie fût de courte durée suite à l’unique « coup de fil » accordé à notre prisonnier des vents et marées.
Le vent a encore joué avec les nerfs de Guirec, il le mène littéralement par le bout de son étrave.
Selon nos estimations, seuls les deux derniers jours lui ont permis d’effleurer un cap sud est, lui donnant l’illusion de se rapprocher avant d’être réexpédié d’où il vient.
Pour couronner le tout, il a certainement évolué dans le même brouillard épais qui nous a gâché la fête le week-end dernier aux mêmes latitudes.
Cette hypothèse est expliquée par la vague de chaleur brutale qui, en contact avec la surface fraîche de la mer, a crée ce qu’on appelle un brouillard d’advection ! Souvenir de Chatham ! Il y a de quoi être complètement déboussolé.
La bonne nouvelle ? Car il y en a une en cherchant bien. C’est que le cyclone Larry que nous scrutions avec effroi, ne concernera pas Guirec. Cette année est décidément très particulière en Atlantique nord. Les formations s’enchaînent et nous arrivons à grands pas dans la saison où il ne fait pas bon traîner ses avirons au large.
Je suis au regret de vous dire que l’arrivée sera une fois de plus repoussée, ce serait un miracle que Guirec arrive avant la dernière semaine de septembre.
Pour finir avec le sourire voici une phrase de Belmondo dans l’As des As, certainement inspirée de Guirec : "Un aventurier c'est un type qui n'est qu'heureux que quand il nage dans les emmerdements alors d'accord je suis un aventurier parce que les emmerdements dès qu'il y en a quelque part, je ne peux pas résister, je plonge »
Incroyable !!! Guirec a pu parler à sa famille
Cette nuit vers 1h30 du matin, le téléphone sonne. D’abord une voix aux accents d’Asie puis. . . Guirec en live !
Moment magique rendu possible grâce à un « phone patch ». Le commandant Verma du navire chimiquier Caroni Plain a eu la plus inespérée des attentions, Il a collé son téléphone au combiné VHF afin que Guirec puisse parler en direct !!
Sa voix était certes robotique et lointaine, et la situation tellement invraisemblable et inattendue, mais Guirec a pu enfin être rassuré sur la santé de ses proches.
Oui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la plus grande inquiétude de Guirec n’est pas sa survie mais bien la santé de ses proches.
Vous vous rappelez de son autarcie dans les glaces ? Et de la terrible nouvelle qu’Uno, son ami Inuit était venu lui livrer ? À ce moment Guirec apprenait avec stupeur la disparition brutale de son papa. Ce souvenir l’a marqué au fer rouge et devait le tarauder depuis 61 jours sans nouvelle de terre ! Vous noterez au passage qu'il n’a pas oublié de se renseigner sur la forme de Monique et Bosco.
Il n’est pas entré dans les détails mais il a confirmé que le soir de la fameuse tempête du 3 Juillet, il s ‘est retourné et qu’une vague s’est engouffrée dans l’habitacle. C’était une de nos inquiétudes majeures sachant qu’en pleine tempête Guirec peut manquer d’air, il doit jongler avec ses sabords (hublots) pour prendre des bouffées d’air entre deux déferlantes. Ce jour là , la mer était vraiment furieuse et il s’est fait surprendre, inondant ses instruments électroniques. Cela aurait pu être bien plus grave. L’émetteur satellite et le téléphone de secours ont donc bien pris l’eau.
Heureusement que sa VHF a continué de fonctionner, c’est la base de toute communication avec les cargos qu’il croise depuis lors.
Il a mentionné qu’il arrivait à charger un minimum son téléphone portable. Cela ne lui sert à rien sans réseau mais c’est peut-être le seul outil qui lui reste pour regarder des images et certainement en faire et se confier.
Apparemment la faune marine ne l’a jamais laissé tomber, il fait des rencontres époustouflantes. Il va en avoir de belles histoires à raconter, lui qui murmure à l’oreille des poissons, des baleines et des calamars !
Il dit avoir assez de vivres pour tenir jusqu’à l’arrivée et qu’il a de l’eau. Avec l’émotion il n’a pas précisé s’il devait pomper pour son eau ou si le desalinisateur fonctionnait toujours.
Sa préoccupation se porte essentiellement sur la météo, surtout après ce long épisode de vent d’est… Il a dérivé bien plus vite que le calcul simplifié d’hier soir, et même en alternant ancre flottante et rame, le meilleur cap qu’il ait pu faire l’a emmené à 120 milles nautiques dans le nord ouest de sa dernière position il y a 9 jours.
Vous allez rire, mais il s’est aussi demandé si nous serions là pour son arrivée ! Alors, vous en pensez quoi ?
Ah oui, il s‘est aussi excusé plusieurs fois pour les fûts de mauvais sang que nous nous faisons pour lui.
Voilà, je vous laisse savourer cette excellente nouvelle ! Maintenant, croisons les doigts pour une approche tout schüss et des navires messagers plus fréquents pour bien anticiper son arrivée et lui offrir le meilleur des accueils, je crois qu’il le mérite !
Nouvelle Position 41°51’06”N // 015°20’00”W
"Voici la position reçue hier soir grâce au message d’un nouveau navire de commerce ayant croisé la route de Guirec.
Ils ont établi un contact radio dans lequel Guirec a confirmé qu’il allait bien et qu’il attendrait que le vent tourne pour progresser à nouveau.
Le commandant a pu lui donner les prévisions, il sait donc qu’il ne pourra pas avancer vers la Bretagne avant une bonne semaine.
Vous êtes nombreux à vous soucier de sa réserve de nourriture :
Guirec est parti depuis maintenant 70 jours. Sachant qu’il a plus de 100 jours d’autonomie de nourriture mais qu’il avait consommé à peu près 7 jours en extra quand il se battait contre les courants du Canada, il devrait lui rester facilement 23 jours de pleines portions. Donc jusqu’au 17 septembre il est normalement à l’abri du besoin.
Cependant, s’il a un doute, il commencera à se rationner, pêcher, et au prochain bateau, il n’hésitera pas à demander l’aumône.
Si au 25 septembre il n’est pas arrivé, Monique ira lui livrer une omelette en personne !"
Alice
une fausse joie de plus !
Nous pensions Guirec sorti d’affaire et en sprint final vers la Bretagne ?
C’était sans compter sur l’entrée en scène de ce trublion d’Éole !
Nous étions confiants sur l'estimation réaliste de Guirec d’une arrivée début Septembre en France. C’est le message qu’il avait transmis au commandant du M / V Yasa Neslihan mercredi dernier.
Mais la sentence est tombée : le vent d’Est se lève et ne va pas s’essouffler de si tôt.
Guirec s’apprête à faire marche arrière pendant au moins 7 jours !!
Il n’est même pas au courant de ce qui l’attend. S’il ne croise pas de bateau rapidement, il va déguster chaque jour l’amère surprise de voir son objectif s’éloigner.
Tout cela va bien sûr retarder son arrivée, donc ne sortez pas les cornemuses tout de suite !
« L’aventure commence quand les problèmes arrivent » Guirec le sait bien, mais nous aurions aimé lui épargner le cumul !
POINT SÉCURITÉ : Je souhaitais préciser que les navires croisés ont bien tous confirmé que Guirec est visible sur zone au radar et à l’AIS. Il a une radio VHF fixe qui fonctionne. Nous avons écarté l’éventualité d’un manque total de courant électrique à bord.
Donc, même si ses téléphones satellites sont hors d’usage et que nous manquons fatalement de contacts, l'expédition se fait dans les règles de sécurité nécessaires.
Guirec avance à l’aveugle des conditions météo, certes, mais il est conscient et capable de s’orienter et d’arriver à destination.
Alice
OYEZ, OYEZ !
Guirec a de nouveau croisé le chemin d’un navire, un vraquier cette fois-ci. ! Il a pu nous reporter sa position que vous trouverez mise à jour !
Il a très bien avancé, le continent semble se rapprocher à grands coups de rame !
Cela fait plus de 2 mois que Guirec est parti de Cap Cod USA, il a parcouru plus de 2200 milles nautiques soit plus de 4000kms… Il lui en reste encore un bon millier (de kms) !
NB : Je parle en ligne droite, en réel il aura parcouru bien plus !
En tout cas, Guirec l’a annoncé lors de son échange avec le capitaine du M/V Yasa Neslihan :
"I AM SAFE AND GOING TO FRANCE . MY PLAN TO ARRIVE FRANCE AT 1ST WEEK OF SEPTEMBER »
Traduction : « Je vais bien je me dirige vers la France, je planifie une arrivée première semaine de Septembre ! »
Une phrase riche d’optimisme et de détermination comme on les aime !
Cela correspond aux derniers calculs de l’équipe, soulagée que Guirec ait tangenté Nord à temps avant le Golfe de Gascogne.
Pour l’instant il est difficile d’établir une date précise, car cela dépendra beaucoup de sa trajectoire et de la météo qu’il va rencontrer à l’approche du plateau continental, il est encore trop tôt pour vous l’annoncer fermement !
Pour optimiser au mieux son ‘atterrissage' il ne doit pas arriver en ligne directe sur la pointe bretonne car les courants risqueraient de l’y accueillir amèrement.
Il va devoir faire le tour par le Nord Ouest, en mettant le cap le plus longtemps possible sur les îles Scilly au large des Cornouailles anglaises, avant de redescendre sur le Finistère.
La ligne d’arrivée est virtuelle. Elle est dessinée par l’alignement du cap Lizard (UK) et de l’île d’Ouessant. C’est une tradition maritime respectée de nombreuses courses au large, tours du monde à la voile et aussi transatlantiques à la rame ;)
Cette ligne représente également la séparation géographique entre l’océan Atlantique et la Manche, et nous avons hâte d’y voir pointer le bout de l’étrave de Romane !
Dans quel état d’esprit Guirec peut-il se trouver dans son petit confetti rose ?
Je suis sûre qu’il se confie chaque jour à son bateau, qu’il lui parle et l’encourage à avaler avec lui les nombreux milles qu’il reste à parcourir.
Il est une fois de plus seul face à lui-même, aux éléments, dans un effort physique et mental permanent et un confort inexistant.
L’arrivée sur la terre ferme s’annonce très très riche en émotion et certainement difficile après toutes ces épreuves. Mais il est facile de deviner le sourire jusqu’aux oreilles que Guirec aura en voyant les côtes familières se dessiner à l’horizon !
À très très vite !
B O N N E N O U V E L L E E N F I N !
Message d'Alice
"Enfin une preuve ! Guirec va bien !
Quel soulagement, quelle émotion !
15 jours sans aucun signe, sans aucune preuve d’une quelconque position.
Voici le message que j’ai reçu aujourd'hui en début d’après-midi :
"Good Day dear Sir,
Transmitted by request of Kayak at psn lat 43 56.3'N long 023 34.7W.
Everything is OK on board. »
Signé du commandant du chimiquier MT Dvina Gulf qui a donc croisé le chemin de Guirec aujourd’hui, du long de ses 183 mètres ! Le message est très court mais va à l’essentiel une fois de plus. J’ai tenté de lui poser quelques questions pour en savoir plus, mais je n’ai pas de retour pour l’instant. Cette localisation a été rendue possible grâce au protocole d’investigation coordonné par le Cross Gris Nez en France et le MRCC Ponta Delgada aux Açores. Le simple fait d’avoir prévenu tous les navires sur zone a porté ses fruits et nous confirme que Guirec va bien et souhaite continuer sa route comme au premier jour.
Il semblerait même qu’il possède toujours de l’électricité à bord lui permettant de converser par radio, chose que nous avions mise en doute depuis le 29 juillet dernier. Nous avons eu raison de ne pas céder à la panique les amis et de respecter le choix de Guirec de ne rien déclencher intempestivement !
Je vous laisse sur cette bonne nouvelle à savourer,
Monique et Bosco dormiront sur leurs 4 oreilles ce soir, je vous le promets ;)
À très vite,
Alice"
Entre ciel et mer, toujours sans nouvelle...
Aucun signe, que ce soit en mer ou dans l’espace, nous voilà toujours au même point.
Guirec souffre de toute évidence d’une absence totale de batterie voilà pourquoi nous n’avons plus rien, ni même un écho de position.
Les nuits se font de plus en plus courtes à terre et elles doivent être très longues au milieu de l’Atlantique.
Guirec rame inexorablement vers la Bretagne qui ne se rapproche que très lentement, c’est une certitude, à la lecture des cartes météo.
Il n’a croisé aucun bateau depuis le 24 juillet, cela est certes inquiétant, mais s’explique aussi par le fait qu’il se soit éloigné de « l’autoroute » des navires de commerce.
Beaucoup d’hypothèses peuvent être émises. Si en effet il n’ a plus aucun moyen électrique à bord, dans ce cas, même la radio ne fonctionne plus, donc il faudrait vraiment qu’un bateau tombe nez à nez avec lui pour le voir.
Nous serions tentés d’aller le chercher par la peau des fesses mais il a répété à 4 reprises aux navires croisés sur sa route, qu’il déclinait toute assistance et qu’il continuait sa route par ses propres moyens.
Quoiqu’il en soit, sachez que les recherches suivent leur cours, un protocole de localisation a été mis en place par les centres de recherches français et portugais. Les navires de commerce ont été contactés afin d’effectuer des rappels radio et des tests radar dans une large zone estimée. Des images satellites sont aussi étudiées.
Une chose est certaine, Guirec n’aimerait pas nous savoir si inquiets pour lui, alors qu’il a choisi d’être là où il se trouve.
Croisons les doigts pour qu’à l’approche du continent il rencontre rapidement de plus petits navires en mesure de l’aider et de nous transmettre un peu plus qu’un « salut, ça va, je continue ma route » .
Go Guirec Go, que la force soit avec toi jusqu’au bout !
Allô Thomas Pesquet ?? (message de Bosco et Monique)
C’est Bosco et Monique ! On en a marre d’attendre des nouvelles de notre papa… Alors oui, il nous a fait promettre de ne pas alerter la terre entière si on s’inquiétait …mais vous êtes un extra-terrestre dans l’espace alors on a le droit, non ?!
Bon, pour les infos : Il s’appelle Guirec Soudée, il est aussi fou que vous dans votre vaisseau spatial, mais lui il est dans un petit vaisseau marin ! Il est certainement au nord nord est de Florès (Açores) à environ 250 ou 300 milles nautiques.
Si vous voyez un petit point rose avec un drapeau breton, c’est notre papa ! On rêverait d’avoir une photo de lui ! Et si vous pouvez ouvrir la fenêtre, jetez-lui donc un téléphone satellite (et quelques oeufs durs) ce serait un don du ciel !
On s’inquiète sûrement pour rien parce qu’il n’a pas déclenché sa balise de détresse, mais on aimerait bien savoir où il se trouve exactement !
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire ce message, n’hésitez pas à vous arrêter sur notre petit caillou breton avec votre ISS, on fera de la place dans le jardin et on vous cuisinera les bons produits de la mer (…et des oeufs !)
Amitiés,
Monique et Bosco
1 mois sans contact !
Guirec est parti depuis 48 jours, mais cela fait 1 mois qu’il est privé de contact avec les terriens.
Après avoir croisé la route de plusieurs cargos, ce qui nous a permis de savoir qu’il se portait bien et était déterminé à mener à bien son expédition sans aide et sans réparations, nous sommes à nouveau dans le flou.
Voilà 10 jours qu’il n’a croisé personne, et pourtant, à en croire les positions satellite, il y a eu du trafic dans sa zone.
Sa position satellite ne se met plus à jour depuis 72h. L’explication peut-être le manque d’énergie solaire à cause d’une couverture nuageuse importante.
Romane est normalement équipé de 2 panneaux solaires, mais nous pensons qu’un seul fonctionne depuis la tempête qui aurait vraisemblablement arraché le portique d’antennes et connectiques (derrière Guirec sur la photo).
On le voit ici replier son « airbag » suite au chavirage au large des Canaries en janvier dernier.
La tête en bas, à l’intérieur de sa cabine microscopique, il doit, grâce à un gonfleur manuel, pomper pour déployer cet airbag, qui a pour but de rétablir la bateau à l’endroit en le déstabilisant. Si gonfler un airbag ne suffit pas, il doit gonfler le deuxième sur tribord.
Cela pour vous dire l’importance aussi de bien le replier afin qu’il ne vienne pas occulter une partie du panneau solaire. Chaque détail compte pour préserver le peu d’énergie à bord de Romane.
Il en va de sa sécurité et de son moral.
Allez, on croise les doigts pour que le soleil des 2 prochains jours suffisent à nous redonner espoir sur sa bonne trajectoire
Guirec remonte !
Enfin une position à jour !
Guirec n’était plus localisable depuis 3 jours, c’est chose faite, et sa trajectoire commence à bien remonter mais rien n’est joué d’avance et il faut croiser les doigts pour que les conditions jouent en sa faveur. Toute la route nord perdue dernièrement à cause des courants, ne va pas être facile à rattraper.
Guirec ne lâchera rien pour rejoindre Brest, mais le suspens devient palpable. Et si vraiment les conditions lui jouaient des tours ?
Alors…. : Où et quand ?
Guirec est à mi-chemin et nous avons eu des nouvelles hier soir tard
Un nouveau cargo de la compagnie Maersk a croisé son chemin, ce qui lui a permis de nous répéter qu’il va bien et qu’il continue sa route ! Mais cette fois-ci il nous donne rendez-vous début septembre !!
Il fait enfin un meilleur cap sur la Bretagne et en plus… Il est à mi-chemin (en ligne droite je veux dire, mais il espère la 2ème partie plus rapide que la première quand même).
Pour fêter cela, et comme il n’est toujours pas en mesure de me communiquer des images en direct, voici une petite vidéo inédite extraite de la dernière traversée ;)
https://www.guirecsoudee.com/blog/solitude
Allez, on va commencer à compter les jours avant l’arrivée qu’il nous promet début septembre !!
Enfin la preuve en image !
C’est avec une immense joie que j’ai reçu ce message de la compagnie Maersk - armateur de cargos et porte-containers (il y a 2 jours de décalage car l’email était tombé dans les spams, j'ai eu un haut-le-coeur en le trouvant!)
« Dear sir/madam
I have been asked to pass on this greeting to you. Our vessel Polar Costa Rica sighted mr. Guirec Soudée in the Atlantic Ocean and through the Captain he asked us to pass on this greeting to you: “I am ok, don’t worry, will carry on to finish”. According to the captain mr. Soudée sounded in high spirits and willful to complete what he has started. They offered him their assistance, he has refused to take any help/assistance which would compromise his attempt to cross Atlantic single handed. We have received no information as to where mr. Soudée was spotted, but hope you will enjoy this brief greeting from him. Please find two pictures, which was obtained by the captain. »
Avec photo à l’appui ! C ‘est la première fois que Guirec est vu et non juste entendu ! La photo est de pauvre qualité mais nous rassure sur l’essentiel, le bateau flotte, Guirec est debout et toujours aussi déterminé !
On devine que les antennes ne sont plus, mais nous nous en doutions.
Un nouveau souffle de soulagement pour finir cette semaine encore stressante.
Maintenant il faut que Guirec continue à rectifier son cap car il a perdu du terrain et la montée vers la Bretagne doit être anticipée.
https://www.guirecsoudee.com/blog/preuve-image
Toujours pas de cargo messager
Même si Guirec n’est plus joignable et n’a plus croisé de cargo depuis mercredi 7 juillet, il continue sa route, nous en avons la preuve !
Voilà ici : https://www.guirecsoudee.com/blog/huit-jours
Guirec continue sa route et sa lutte contre les éléments pour gagner la Bretagne, presque à l’aveugle, s’il ne peut pas collecter d’informations auprès des bateaux qu’il croise.
Je garde un oeil rivé sur la moindre info satellite, avec l’aide de Maurice Uguen, professionnel du routage et expert en radio transmission.
Je reste en contact avec le centre de recherche et de sauvetage français pour croiser les informations que nous aurions de part et d’autre.
Aucun signal de détresse n’ayant émané de sa balise depuis cette fameuse tempête, et toute aide ayant été déclinée une première fois par Guirec, l’expédition suit toujours son cours !
Guirec vu par les grands marins
Nous n’avons pas de nouvelles de Guirec depuis son dernier échange radio au cargo Sunny Bay mercredi. De toute évidence, il n’a pas pu régler ses problèmes électriques. Quoiqu’il arrive, sa balise de détresse n’ayant pas été déclenchée, et Guirec nous ayant rassurés que les nouvelles se feraient plus rares grâce aux cargos qu’il croisera, nous allons être un peu plus patients !
Je vous l’accorde, c’est un peu stressant vu de terre…Je guette le moindre signe et grâce à Maurice Uguen, expert en routage, nous estimons une position de Guirec chaque jour.
Pour patienter, si vous ne l’avez pas encore découvert, lisez ce bel article de France 3 Bretagne qui a interviewé pour Guirec les grands noms de l’aventure maritime qui parlent ici de Guirec et de ses capacités à surmonter cette épreuve hors du commun.
Nous avons enfin eu un nouveau signe de vie de Guirec !
Le capitaine du chimiquier SUNNY BAY a reporté par email ce message de Guirec alors qu’il venait d’échanger avec lui par radio VHF cette nuit à 1h du matin :
"Please note, Mr Guirec Soudee // has requested to convey that he is doing all well on board. He has lost all means of electronic communication and would contact every week through ships that he meets on the way. He is expected to reach France in September and his current position is 41 02.58N, 056 48.41W. »
Guirec confirme la perte de ses appareils électroniques lui permettant de communiquer avec la terre, mais de toute évidence sa radio VHF continue de fonctionner sur un périmètre réduit à quelques milles nautiques. C’est donc une bonne nouvelle, car il ne s’agit pas d’une radio portative qui pourrait venir à manquer de batterie, celle-ci est bien reliée à un panneau solaire qui semble fonctionner.
Techniquement, Il va lui falloir récolter les prévisions météo au petit bonheur la chance quand il croisera des bateaux sur sa route. C’est à cette occasion que nous aurons un signe sur son état et sa position.
Pourra-t-il réparer ses problèmes électriques en route ? Aucune idée pour le moment, mais ce n’est pas exclu.
C'est donc « à l’ancienne » que Guirec poursuit cette longue route vers la Bretagne.
Paraît-il que même Gérard d’Aboville, il y a 41 ans, pouvait converser chaque jour avec Maurice Uguen, son routeur à terre, via une radio BLU. Guirec ne ferait donc pas un bond de 40 mais plutôt de 60 ans en arrière donc ? À l’époque, Bernard Moitessier sillonnait les mers du globe et quand il croisait un navire de commerce, il utilisait une fronde pour lancer des messages manuscrits sur le pont de ce dernier.
De là à ce qu’un pigeon voyageur se pose sur la coque de Romane, cela ne nous étonnerait presque pas finalement !
La tempête de samedi dernier serait-elle une porte temporelle qui l’aurait expédié directement à l’époque des explorateurs qui le font tant rêver depuis toujours ?
Poésie à part, nous récolterons donc au compte goutte, les précieuses informations que les navires sur son chemin nous reporteront.
Nous n’avons pas le choix que de faire confiance aux capacités d’adaptation et de résilience de Guirec, qui croyez-nous, est certainement bien moins angoissé que nous, pauvres terriens !
Sain et sauf
Le week end a été très mouvementé et très intense en émotions.
Nous avons perdu tout contact direct avec Guirec depuis le passage de cette puissante tempête samedi. Après de longues heures de doute, un navire s’étant dérouté sur zone hier soir, nous a assuré que Guirec était sain et sauf et que le bateau s’était redressé, c'est tout ce que nous savons.
Ses équipements ont beaucoup souffert sûrement à cause de retournements multiples dans la nuit de samedi à dimanche. La mer est encore trop formée pour lui permettre des réparations, il n’a plus moyen de positionnement et de contact vers la terre. Vous pouvez découvrir le déroulement des faits sur le blog de Guirec.
Nous croisons les doigts pour que la liaison se rétablisse quand la mer va se calmer demain et qu’il puisse au moins avoir accès à la météo et à sa position.
Guirec l'irréductible
Après les fausses joies de la semaine dernières, Guirec revient sur le récit de ces derniers jours qui ont été un vrai supplice pour lui. Il se croyait sorti d’affaire la semaine dernière mais ce n'était qu'un leurre !
On peut franchement affirmer que sa résistance dans cette épreuve est presque surhumaine. Il a poussé son corps au-delà des limites grâce à son mental d’acier et son instinct d’aventurier.
Nous allons pouvoir tous souffler quelques jours avec lui, en espérant qu’il se repose un peu aussi... mais sans relâcher la vigilance non plus, car la route est longue !
À très vite pour la suite des aventures de Guigui le guerrier ;)
Son message ici : www.guirecsoudee.com/blog/desillusion
Sain et sauf
Ça y est Guirec a enfin réussi à se sortir du plateau continental ! Il est physiquement « cuit » mais il exulte !
Il s’en est fallu de peu pour éviter les côtes du Canada.
Il vogue à présent sur 2000m de fond et c’est la meilleure nouvelle qui soit pour l’instant.
Dorénavant sa mission va être de maintenir son cap vers le Gulf Stream, au sud Est, mais des vents contraires vont le perturber en chemin, il préfère savourer sa première victoire plutôt que d’y penser. Chaque galère en son temps !
Il nous livre ses impressions ici : www.guirecsoudee.com/blog/sain-et-sauf
Des premiers jours difficiles
"J'aurais préféré vous dire que je voguais sur le Gulf stream et bénéficiais de jolis vents portants mais c'est une entrée en matière plutôt sportive à laquelle j'ai le droit. Les très forts courants et le vent de sud me mènent la vie dure. Je dois user d'endurance et ruser de tactique pour contrer les éléments et espérer enfin sortir du plateau continental et éviter de me rapprocher dangereusement du Canada.
Je rame jusqu'à 19h par jour, et quand j'essaie de me reposer je dois mettre mon ancre flottante pour ne pas voir tous mes efforts réduits à néant et surtout faire attention a tous les bateaux de pêche qui sont dans ma zone avec parfois une visibilité très mauvaise due à l'épais brouillard quasi quotidien.
Vous l’aurez compris je n’ai pas trop le temps de m’ennuyer, mon corps a besoin de toute l'énergie disponible, donc je mange plus que de raison pour ne pas me blesser. Promis, dès que j'ai un peu de temps je vous envoie plus de nouvelles.
J’espère que bientôt j’aurai des vents plus favorables.
Évidemment je garde le moral même si ce n'est pas simple"
16 juin 2021 : C'est parti pour Guirec
Ça y est, Guirec s’est fondu dans l’horizon…dans le brouillard.
Le départ a été donné vers 14h30 depuis First Light Boatworks dans le Mill Pond de Chatham.
L’orage annoncé s’est dissipé quand Guirec a quitté le quai, laissant place à un soleil radieux. Nous l'avons remorqué (Woody, Bill, Chris et moi) jusqu’au large car il y avait trop de courant aux abords de la côte.
Le brouillard, typique de Chatham, s’est finalement abattu sur la scène, c’était mystique, presque angoissant et pourtant complètement féérique. Guirec, de son côté, a disparu en quelques coups de rames dans la houle ondulante et surtout... dans des éclats de joie !
Il va tenter de gagner le plus d’Est possible avant que les vents le tirent au nord, il doit à tout prix s'éloigner des côtes et des forts courants qui vont lui mener la vie dure les prochains jours.
Samedi, une première dépression va venir tester sa résistance.
Ça y est ‘Romane' est enfin à l’eau !
Pour l’anecdote, les américains l’appellent « Rowman » = « l’homme qui rame » , pourtant c’est bien en hommage à sa cousine Romane, disparu à l’été 2020, que Guirec a nommé ainsi son fidèle rameur.
Ici, à Cap Cod, c ‘est un défilé de fans et de passants intrigués par ce jeune breton souriant qui souhaite traverser l’Atlantique d’Ouest en Est, en ces latitudes périlleuses et incertaines niveau météo.
Certains se souviennent de d’Aboville (premier homme a boucler cette transatlantique nord à la rame en 1980), et même de l’avoir mis en garde qu'il n’y arriverait jamais. Il leur a prouvé le contraire, et Guirec compte bien suivre ses traces.
C’est décidé, le départ aura lieu mardi (demain)! Le 15 Juin. Guirec aime les 15 :
Arrivée de son tour du monde par les pôles le 15 décembre 2018
Départ de sa transatlantique à la rame d’Est en Ouest le 15 décembre 2020.
Pour atteindre l’océan mardi, nous devrons tracter Guirec à la pointe sud de l’île de Monomoy, les conditions ne permettant pas de couper directement dans les vagues qui bordent Chatham Harbour.
Mardi les vents seront Sud, ce n’est pas l’idéal pour Guirec, qui va devoir d’entrée de jeu ramer avec un fort vent de travers pour s’éloigner des côtes, mais c’est mieux que le vent d’Est que nous subissons depuis 2 semaines.
Guirec est « presque » fin prêt, il y a toujours quelque chose à faire en vue d’un tel voyage, mais il est serein, il a confiance en son bateau, il regorge d’énergie et d’enthousiasme à l’aube de ce challenge hors norme.
Il sait que ce qui l’attend, va être un sacré cran au-dessus de l’aller, qui n’avait déjà rien d’une promenade de santé !
Les médias locaux se sont emparés de la nouvelle, Guirec fait même la couverture des journaux américains.
Grâce à ses nouveaux amis américains, Guirec a pu préparer Romane dans les meilleures conditions possibles. Il ne faut pas oublier que cette aventure est aussi une aventure humaine, le fruit de rencontres de gens passionnés aux quatre coins de l’Atlantique, qui ont pour même cause : l’amour de la navigation, de l’océan… de la nature !
Pour l’anecdote : Hier, un plongeur du Cap Cod s’est fait avalé par une baleine, celle-ci l’a miraculeusement recraché indemne.
Et aujourd’hui, 3 énormes requins blancs ont été recensés à la sortie de Chatham. Guirec a tellement hâte de faire des rencontres sauvages extraordinaires, cela ne fait que renforcer son impatience de larguer les amarres !
Il est donc dans les starting blocks et c'est grâce en partie au département Côtes d'Armor !
J - 4 Bientôt le grand départ
Guirec a rassemblé ses affaires, il est « presque » prêt à partir !
Ça tombe bien, la date de départ est désormais connue et ce sera mardi 15 juin, donc mardi prochain !
Guirec est soulagé même si ce n'est pas non plus un boulevard vers le Gulf Stream qui s'annonce.
D'ici là, il y a du pain sur la planche au chantier comme au téléphone, Guirec répond à beaucoup d'interviews US et France, tout cela ponctué d’allers et venues de fans américains qui ont découvert où Guirec se cachait sur la Une des journaux locaux !