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GwinZegal : la vie ordinaire d’un petit village dans les années 70

Publié le 21 juin 2021
Madeleine de Sinety
DR

Dans les champs, en classe, au stade de foot, avec les cochons ... Au cœur des années 70, la photographe Madeleine de Sinety a saisi pendant 10 ans la vie quotidienne et les moments forts du petit bourg breton de Poilley, 500 habitants, avant de partir aux Etats-Unis. Un témoignage unique et précieux sur une France rurale disparue.

Bloqués dans un embouteillage ? Prenez les chemins de traverse... C’est ce qu’a fait la photographe parisienne Madeleine de Sinety, un certain 1er juillet 1972. « Alors que je remontais vers Paris après un voyage dans le sud de la Bretagne, je me trouvai soudain bloquée par le flot des Parisiens se précipitant sur la côte en ce premier jour de vacances, relate dans son journal la photographe, née en 1934 et formée à l’École des Arts décoratifs à Paris. Je quittai la nationale encombrée pour une petite route de campagne et décidai de m’arrêter pour la nuit dans le village le plus perdu que je puisse trouver ». Ce petit village, situé à 60 km au nord de Rennes, c’était Poilley, organisé autour de son clocher de granit, de ses maisons de pierre, et de sa vingtaine de fermes éparpillées aux alentours du bourg. Sur un coup de tête, Madeleine de Sinéty s’y installe et y habite... jusqu’en 1981.

Madeleine de Sinety

La vie qui s'écoule, dans un village en pleine mutation

Très vite, elle se lie d’amitié avec plusieurs familles, qu’elle photographie inlassablement au travail et dans leur vie quotidienne. Pendant près de dix ans, elle enregistre en couleur, la vie ordinaire, les événements d’une communauté et la vie intime des habitants d’un village rural en pleine mutation. Les mariages, les baignades à la rivières, le travail dans les champs et à la ferme, les petits gestes répétés chaque jour dans l’intimité des maisons...

De temps en temps, elle invite tout le monde à une projection de diapositives. « Il fallait transporter depuis l’église, jusqu’à la salle des fêtes au plancher en terre battue, assez de bancs pour asseoir tous ceux qui venaient admirer, au milieu des cris et des rires, leur propre vie, leur travail de tous les jours, étonnés de trouver cela si beau ».

Madeleine de Sinety

33 280 diapositives couleur et 23 076 négatifs noir et blanc

En 1981, elle quitte Poilley pour aller vivre aux États-Unis. Décédée en 2011, la photographe n’aura pas eu le temps d’ordonner elle-même cette archive, immense : 33 280 diapositives couleur et 23 076 négatifs noir et blanc. C’est donc sans elle, avec Peter, son fils, que Jérôme Sother, directeur du centre d'art GwinZegal s’est emparé du fonds des images couleur pour mettre en lumière son entreprise, « qui n’est ni celle d’une photographe répondant à une commande, ni celle d’une anthropologue − mais l’entreprise de vivre d’une artiste partageant la vie d’une communauté soudée, d’un microcosme rural à l’orée de la modernité ».

L’archive photographique qu’elle a constituée de ce lieu, de ces êtres, de ce temps, est unique. Elle nous montre les couleurs d’une France rurale disparue, un village, une communauté soudée, avec ses rituels et ses moments forts. L’exposition est accompagnée d’un livre aux Éditions GwinZegal reprenant une centaine de photographies, mais aussi d’une sélection de textes d’une beauté simple et rare issus de l’abondant journal tenu quotidiennement par la photographe.

Madeleine de Sinety

Infos pratiques
Ouvert du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h 30 / Entrée libre
A partir du 7 juillet : ouvert du mercredi au dimanche de 11H- 18H30
En dehors de ces horaires, des visites gratuites sont organisées pour les groupes en contactant au préalable le centre d’art GwinZegal.

RENCONTRES

  • Le 10 juillet à 18 h 30  avec Nina Ferrer-Gleize, artiste et chercheuse, travaillant sur la représentation du monde rural dans l’art et la littérature
  • Le 23 juillet à 18 h 30 avec Nathalie Boulouch, historienne de la photographie, spécialiste de l’histoire de la photographie couleur

VISITES

  • En français ou en anglais, du mardi au samedi sur simple demande
  • Le 21 août des visites en Breton seront proposées jusqu’à 22 h 30
  • Nocturne : le 21 août jusqu’à 22 h 30 dans le cadre du festival de la Saint-loup

ATELIER AVEC MAXENCE RIFFLET, ARTISTE INVITE

  • Jeudi 15 et vendredi 16 juillet : atelier tout public au Centre d’art
  • Samedi 17 juillet : atelier tout public au Roudourou
  • Dimanche 18 juillet : atelier tout public à Castel Pic

ATELIER AVEC DAMIEN MONTEAU, ARTISTE INVITE

  • Mercredi 21 et jeudi 22 juillet : atelier famille au Centre d’art
  • Vendredi 23 juillet atelier tout public à Castel Pic
  • Mardi 27 juillet : atelier tout public au Roudourou
  • Mercredi 28 et jeudi 29 juillet : atelier famille au Centre d’art

ATELIER AVEC LES MEDIATEURS DU CENTRE D'ART GWINZEGAL

  • Mercredi 4 et jeudi 5 août : atelier famille au Centre d’art
  • Mercredi 11 et jeudi 12 août : atelier famille au Centre d’art

Contacts