Depuis 20 ans, on produit toujours plus de vêtements. Est-ce parce que nous avons plus besoin de vêtements qu’avant ? Peu probable… C’est surtout le résultat de la fast fashion : on achète plus de vêtements de moindre coût et qualité, et on les change plus souvent. Une mode jetable qui a de très lourdes conséquences pour la planète.

Les 6 étapes du cycle de vie d'un vêtement

Un shopping plus responsable : petit récap'

Le constat est clair, ce qui pollue, c’est le volume de vêtements consommés chaque année : si on veut garder une planète habitable, lever le pied sur la sur-consommation devient urgent. Gardons en tête que le vêtement le plus écologique, c’est celui qu’on n’achète pas... 

Les 6 problèmes environnementaux et sociaux créés par la mode

1) Les émissions de gaz à effet de serre 

L’industrie du textile est le 2e émetteur de gaz à effet de serre avec 1,2 milliard de tonnes de CO2 émis chaque année, généré lors de la production des matières premières, mais surtout par l'énergie nécessaire aux machines qui transforment les matières premières en fibres textiles. Au total, l’industrie de la mode représente plus de 8 % des impacts climatiques mondiaux, soit plus que ceux des vols internationaux et transports maritimes réunis !

Rappel : les gaz à effet de serre sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre. L'augmentation de leur concentration dans l'atmosphère terrestre est l'un des facteurs à l'origine du réchauffement climatique. 

Source : ecoco2.com

2) La consommation d’eau

Le secteur textile consomme 4 % de l’eau potable dans le monde, entre la culture des matières premières, les teintures et les lessives. La production d’un jean par exemple nécessite en moyenne 7 500 litres, soit l’équivalent de ce qu’un être humain boit pendant 7 ans ! 

3) La pollution de l’eau

Rien ne semble plus normal que l’achat d’une veste ou d’un jean. Pourtant, rien n’est plus néfaste pour l’eau que l’industrie du textile, responsable à 20% de la pollution de l’eau au niveau mondial… L’une des raisons, ce sont les processus de fabrication et notamment les teintures évacuées par les usines, qui se déversent régulièrement dans l’eau.

Les lessives traditionnelles sont néfastes aussi pour la qualité des eaux, car leurs produits toxiques sont rejetés dans les océans
Même après leur production, les vêtements continuent de polluer, surtout ceux en matière synthétique, car au moment du lavage, ils dégagent des microparticules de plastique.

Chaque année, 240 000 tonnes de ces microparticules se retrouvent ainsi dans les océans, soit l’équivalent de près de 25 milliards de bouteilles en plastique. 

3) Les produits chimiques

Un quart de nos vêtements sont faits de coton. Or, l’impact de la culture du coton conventionnel est alarmant : l’utilisation d’engrais et de pesticides est abusive (10 % de la consommation mondiale de pesticides et 25 % des insecticides). Conséquence : 22 000 personnes meurent chaque année du fait de l’exposition aux pesticides nécessaires à sa culture. 

Pas mieux pour les vêtements en matière synthétique, fabriqués à partir du pétrole, qui est une énergie non renouvelable et dont l’industrie émet beaucoup de CO2 et consomme également des produits chimiques. 

Quant aux fibres artificielles produites à partir de bois, telles que la viscose, le processus de fabrication est particulièrement néfaste : déforestation, forte consommation d’eau ou encore pollution des sols, du fait des solvants chimiques utilisés pour transformer la pulpe de bois en tissu…

5) Des conditions de travail souvent désastreuses

L’impact social de l’industrie du textile est un problème bien connu, entraînant souvent le non-respect des travailleurs, payés souvent avec des salaires de misère, et soumis à des conditions de travail indignes, notamment dans des pays comme l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan ou l’Éthiopie.

En effet, ce sont dans ces pays que sont fabriqués les vêtements que tu trouves à bas coût dans les boutiques. Pourquoi ? Parce que la main-d’œuvre y est moins chère, ce qui pousse les marques à y délocaliser leur production.
 

6) Les déchets

En France, à peine 36 % des vêtements sont collectés après usage. Les autres, ceux qui sont jetés à la poubelle, finissent dans les décharges ou sont incinérés, alors qu’ils pourraient être recyclés, revendus ou donnés à des associations caritatives ou dans des recycleries, qui peinent d’ailleurs à gérer l’apport toujours plus important de textiles. 

À noter : Ne coupe pas l’étiquette de tes vêtements, elle sera précieuse pour faciliter le recyclage de nos vêtements en fin de vie 

Un peu d’histoire…

Recyclage : on avance…

Lorsque les vêtements sont remis dans des conteneurs, que deviennent-ils ? Après leur tri, ils sont soit remis à la vente, soit recyclés, soit exportés (lire ici, ici, ou encore ici).

Pour ce qui est du recyclage, ces dernières années ont vu se développer de nombreuses solutions : les textiles peuvent être recyclés en isolants (ici ou ici), réduits à l’état de fibres pour pouvoir confectionner de nouveaux vêtements, ou encore faire l’objet de solutions innovantes, comme la fabrication de briques en textile recyclé pour créer des murs ou des meubles.

Malheureusement, une quantité énorme de vêtements jetés (notamment les invendus des marques) atterrissent encore dans des décharges à ciel ouvert, comme dans le désert du Chili, le plus grand cimetière de fast fashion du monde

Petite lueur d’espoir : comme la demande et l’offre de textiles recyclés continuent de se développer, on peut s’attendre à ce que l’industrie du recyclage des textiles continue de croître. Une filière d’avenir, assurément...

Sources : ADEME, Reporterre, Greenpeace, Insee
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​​​​​​​Stéphanie Prémel